0205 Non, Ce NEst Pas Un Rêve.
Dehors, il fait froid, il pleut toujours, le vent ronfle sur le toit ; mais dans la petite maison en pierre, le feu crépite bruyamment dans la grande cheminée ; et sous ce draps doux qui sentent bon la lessive, son corps irradie une douce chaleur, et il dégage une délicieuse odeur de jeune mâle, un énivrant mélange dodeur de gel douche, de déo, de sexe, mais pas que : car, ce soir, son corps sent également lamour.
Son goût persistant dans ma bouche, mon ventre et mon entrejambe retentissant de lécho des coups de reins puissants de mon mâle, je me sens envahi par une intense sensation de bien-être. Son jus en moi me fait du bien, je suis groggy de sa testostérone, de sa virilité.
Dans ces draps, je ressens un doux apaisement du corps et de lesprit : cest un bien-être absolu, fait de chaleur, de douceur, de complicité, de sensation que rien ne peut marriver dans les bras musclés du garçon que jaime.
Oui, la maison est petite, le lit n'est pas grand, mais mon bonheur, notre bonheur, est tellement immense que ça en donne le tournis.
Jérém me serre un peu plus fort contre lui, me fait un dernier bisou dans le cou ; et alors quune petite larme de bonheur glisse sur ma joue, je massoupis comme un bébé.
Lorsque je rouvre les yeux, Jérém est debout, en train de shabiller ; en fait, ce sont ses mouvements qui mont réveillé ; le contact chaud et rassurant de ses bras est venu à manquer, mon sommeil sest évaporé. Je le regarde passer son boxer rouge et blanc, moulant ses cuisses, lélastique tendu entre les plis de laine, juste en dessous de ses abdos, la bosse bien saillante, renfermant son bel engin ; magnifique vision, que celle de mon bobrun, torse nu, juste habillé dun boxer.
Puis, Jérém se penche sur cette boite magique quest le grand sac de sport posé à côté du lit qui contient ses fringues ; il en extrait un t-shirt blanc propre, quil glisse sur son torse : vision divine, que celle de mon bobrun, boxer moulant et t-shirt tout aussi moulant sur sa plastique de fou.
« Ça va ? » je lui demande.
« Jai faim
» il lance, en faisant claquer les syllabes, sur un ton qui a quelque chose din, un petit regard fripon au fond des yeux.
« Tu veux aller faire des courses ? ».
« Naaan
tas vu le temps ? Moi je ne sors plus
».
« On mange quoi, alors ? ».
« Une pizza, ça te va ? ».
« Oui
il faut la commander ? ».
« Cest ça
et comment ils vont nous la livrer ? Par pigeon voyageur ? ».
« Je ne sais pas
».
« Ce soir tu vas manger une pizza maison
» il me lance, lair fier de lui, tout en ouvrant une porte du garde-manger et en sortant un plat couvert dun chiffon ; un chiffon sous lequel se cache un pâton bien gonflé.
« Tu sais faire une pizza ? ».
« Oui, monsieur
je te rappelle que jai des origines napolitaines
».
« Cest vrai
» jadmets. Mais je suis sur le cul quand-même. Décidemment, ce mec ne cessera jamais de métonner.
« Jai fait la pâte tout à lheure, il ne reste quà létaler et mettre la garniture
fromage , champignons, jambon, oignons
ok pour toi ? ».
« Oh que oui
.
« Alors, cest parti ! » fait-il, tout guilleret.
Je le regarde jouer les pizzaiolos dans cette tenue sexy à mourir, t-shirt blanc et boxer, je le regarde étaler la pâte avec une bouteille vide en guise de rouleau à pâtisserie, avec des gestes rapides et assurés ; je le regarde monter la garniture, un produit après lautre, avec des gestes amples, généreux. Cest beau de regarder lhomme quon aime en train de cuisiner.
« Je peux taider ? ».
« Ça devrait aller
merci
».
A mon tour, je passe un boxer et un t-shirt ; et je ne peux mempêcher daller le rejoindre, de me coller contre son dos, de lenlacer, de le serrer très fort contre moi, et plonger mon nez dans ses cheveux bruns enfin sèches. La douceur et lodeur de propre de son t-shirt me percute, métourdit, massomme.
Mes lèvres se posent plein de bisous à la lisière de ses beaux cheveux bruns, je passe la main sous son t-shirt blanc et je lui caresse les tétons.
Jérém frissonne, rigole, gigote.
« Je ne vais jamais pouvoir terminer ma pizza si tu me fais ça
» fait-il, sur un ton entré excité et amusé.
« Jai trop envie de te faire des bisous
depuis que jai lautorisation
».
« Petit con
».
« Tu mexcites trop, Jérém
».
« Cest pas lheure des galipettes, je fais à manger
quand jai faim, jai faim ! » fait-il, en se dégageant de mon étreinte, pour revenir claquer un bisou, un seul, rapide et furtif, presque volé, sur mes lèvres.
Le bogoss revient à son ouvrage, il en peaufine les détails en ajoutant un filet dhuile dolive. Je le regarde travailler, de dos, je regarde la perfection avec laquelle le coton blanc moule ses épaules, ses biceps, les mouvements de ses muscles, je regarde la chaînette qui dépasse de la finition du col autour de son cou puissant : cest beau à en pleurer.
« Tes tellement sexy en t-shirt blanc ! ».
« Ah oui, tu kiffes ça, je sais
».
« Tas un corps de dingue, et le blanc, moulant, te va, un truc de fou
ça me rend dingue
quand tu te fous en t-shirt blanc, je me sens comme un taureau devant une muleta
ça me chauffe à bloc, ça me donne trop envie de toi
».
« Tas tout le temps envie de moi
» il se marre.
« Ça cest pas faux
mais là, encore plus
».
« Je mettrai tout le temps un t-shirt blanc, alors
».
« A ton risque et péril
tu vas devoir assurer, après
».
« Tu sais bien que jassure
».
« Cest clair
tes un sacré mec
».
Jérém vient de terminer de garnir la pizza, et je la trouve magnifique. Dautant plus quelle est faite avec amour. Le bogoss latt, et la pose sur le prolongement de la plaque en fonte sur laquelle est posé le foyer de la cheminée.
« Et voilà, il ny a plus quà attendre
par contre, il va falloir la surveiller, il ny a pas dhorloge sur ce genre de four
» il se marre, adorable.
Lorsque je regarde mon Jérém, ce nouveau adorable Jérém, posé dans ce nouveau décor, dans ce nouveau rôle qui va au délà de mes rêves les plus fous ; lorsque jentends sa voix, ses mots, cette façon de me laisser rentrer dans sa vie, dinstaller une complicité aussi soudaine quinattendue, jai encore du mal à croire que tout ça ce soit réel.
Dailleurs, je crois que si je racontais tout ça à ma cousine ou à nimporte qui, pour peu quil soit au courant des galères que jai traversées avec mon bobrun pourrait croire quil sagisse dun rêve ; un rêve où, une fois de plus, je prendrais mes désirs pour des réalités. Pourtant, ce nest pas le cas. Non, ce nest pas un rêve, non, non, non, non, ça nen est pas un !
Oui, jai encore du mal à croire que tout cela soit bien réel : et pourtant, il lest.
« Tu sais que tes un mec génial ? » je lui lance, touché par ce Jérém adroit et dégourdi qui se dévoile instant après instant devant mes yeux.
« Bah, je sais faire une pizza
il faut pas bac plus 10 pour ça
» il se marre.
« Peut-être
mais je ne sais pas faire moi
».
« Je tapprendrai
la seule difficulté, cest de réussir la pâte
après, cest un jeu ds
».
« Vraiment, tu mimpressionnes
».
« Tu parles
».
« Je te promets
».
« Et pourquoi, donc ? ».
« Ici tu es tellement différent quà Toulouse
tellement simple, tellement débrouillard, tellement adorable
».
Jérém sourit, visiblement touché.
« Taimes le Jurançon ? » il me lance de but en blanc.
« Cest mon vin préféré
».
« Je men doutais
».
« Et comment tu ten doutais ? ».
« Je tai vu en boire, le soir du repas de classe
».
« Tas remarqué ça, toi
».
« Bah oui
» fait-il, le plus naturellement du monde.
« Tes incroyable
» je lâche, alors que je me sens submergé par une émotion immense.
Le bogoss ouvre la porte dentrée, sort sous le petit appentis et revient avec une bouteille doré. Pendant un instant, le vent et le froid sinsinuent dans la petite pièce, rappelant à quel point un toit et une source de chaleur sont les bases du bonheur.
Jérém ouvre la bouteille à laide dun tirebouchon en T et de la force de ses muscles son biceps gonfle sous leffort, et maltraite un peu plus la manchette en coton blanc, vision dune sensualité renversante : le bouchon finit par sauter, en produisant le claquement typique.
Le bogoss pose son verre sur les briques de lâtre, se penche sous le lit et il en extrait une vieille couverture quil étale devant la cheminée. Puis, il sassoit devant le feu, pile face à la pizza en train de cuire. Je le regarde et je me sens amoureux comme jamais.
« Viens
» il me lance tout bas.
Je massois à mon tour, mes jambes autour des siennes, mon torse contre son dos, mon visage dans le creux de son épaule.
« Je suis bien là
» je lentends dire.
« Moi aussi je suis bien
».
La cheminée réchauffe, la pizza est en train de cuire ; je suis avec le garçon, lhomme que jaime : notre entente, notre complicité sont à peine croyables, notre amour est si beau ; mon bonheur est parfait.
« Je ny croyais plus
quon se retrouverait un jour, je veux dire
» je lâche, en retenant mes larmes de justesse.
« Jai fait tellement de conneries
je men veux
tes un gars super, Nico
tes toujours là, malgré tout ce que je tai fait
».
« Si tu savais à quel point tu comptes pour moi
».
« Toi aussi tu comptes beaucoup pour moi, Nico
».
Une fois de plus, je regarde la jolie pizza qui est en train de cuire devant le feu et je me sens aux anges.
Mes lèvres brûlent denvie de prononcer les trois petits mots magiques, celles qui contiennent « un monde entier », celles que je lui ai dit la dernière fois quil est venu chez moi, juste avant quil me quitte. Oui, je brûle denvie de lui dire « je taime » ; mais je me retiens, me disant que cest peut-être trop tôt, que je ne veux pas prendre le moindre risque de « gâcher » cet instant parfait. Plus tard, Nico, plus tard.
« Tu me fais du bien, Nico
» enchaîne Jérém.
« Jai bien fait de te proposer de réviser
» je le taquine.
« Oh, que oui, Nico
je crois que si tu ne lavais pas fait, je ten aurais voulu
».
« Taurais pu le faire aussi, tu sais ? ».
« Tu sais bien que jétais bien trop con pour le faire
alors, merci Nico
».
Jaime sa façon dutiliser le prénom, mon prénom, de le placer dans chaque phrase ou presque. Cest important, le prénom, car cest par lui que sétablit la relation. C'est par le prénom que la personne anonyme devient une connaissance. Cest par le prénom quon entre ou pas dans le cercle de quelqu'un. Enoncer le prénom de quelquun, cest aussi le mettre en valeur, lui montrer de la considération. Le prénom rapproche. Cest encore par lui que passent toutes les nuances de la tendresse et de lamour. Prononcer le prénom de lautre avec douceur ou sensualité, cest déjà lui faire un câlin, cest déjà « embrasser » quelque chose de lui. Cest déjà lui envoyer un baiser.
Sa façon dutiliser mon prénom, souvent, au détour d'une phrase, fait ressortir toute sa musicalité et sa couleur. When you call my name, is like a little prayer : oui, mon prénom sonne si bien, comme un accord de Chopin, lorsque cest Jérém qui le prononce ; et dautant plus de la façon où il le prononce ce nouveau Jérém.
« Toi aussi, tu me fais du bien, Jérém
».
Une fois de plus, je plonge mon visage dans le creux de son cou et je menivre de la douceur, de la chaleur, de lodeur frais de sa peau. Mais une autre fragrance vient chatouiller mes narines : cest une odeur de four de boulanger : la cuisson de la pizza avance, et ça commence à sentir sacrement bon.
Jérém se penche sur le « dossier » et sempresse de mannoncer :
« La pizza est prête ! ».
Puis, il se lève, il part vers le garde-manger, il revient avec une grande assiette et un couteau ; avec des gestes assurés, il décolle la pizza de la plaque et la fait glisser dans lassiette quil pose sur le rebord en briques de la cheminée. Elle est belle, bien cuite, fumante. Je naurais jamais cru que le parfum dune pizza pouvait me donner envie de pleurer. Le fait est que cette pizza est un peu le symbole de nos retrouvailles, limage de ce nouveau Jérém qui me fait fondre.
Mon bobrun sassoit en face de moi et commence à découper le disque multicolore.
Je ne me lasse pas de regarder mon Jérém dans ce nouveau rôle de mec futé qui a lair de savoir tout faire. Il me fascine, il me rend fou.
« Ah, mince
les assiettes
» je lentends « pester », tout en rigolant et en se préparant à se lever à nouveau.
« Reste là, y a pas besoin dassiettes
» je le rassure.
« Cest vrai, on est à la campagne ici
» fait-il, en souriant et en me balançant un nouveau clin dil au charme ravageur.
« On est au Paradis
».
« Je ne sais pas si au Paradis il pleut autant
» il se marre.
« Je ne sais pas non plus
mais je suis sûr quau Paradis il doit y avoir une cheminée, une pizza et un gars comme toi
».
Pour toute réponse, Jérém me tend une part de pizza.
« Attention, cest chaud
jespère quelle est bonne
».
« Elle lest ment
».
« Goute dabord, tu me diras après
».
La pizza, cétait une idée charmante quand elle nétait encore quun pâton ; elle était belle pendant la préparation, elle sentait bon pendant la cuisson ; et elle est délicieuse, vraiment délicieuse, à la dégustation. Elle a aussi le goût des choses faites avec amour. Un grand chef a dit : « le chemin du cur passe aussi par le ventre ». Et cela est bien vrai.
« Alors ? » fait mon Jérém, tout en mâchant un bout de pizza, lair impatient de savoir.
« Elle est très bonne ta pizza
».
« Ah, ça fait plaisir
».
« Cest la meilleure pizza que je nai jamais mangé de ma vie
».
« Texagères
».
« Non, cest vrai
».
« Cest vrai quen dehors de lItalie, la seule bonne façon pour manger une bonne pizza, cest de se la faire
mais je te promets que mon cousin Carmelo à Naples, en fait de bien meilleures que moi
».
« Elle est délicieuse
» je lui lance, submergé par lémotion.
Chose qui ne passe pas inaperçue à mon Jérém.
« Ça va, Nico ? ».
« Oui, oui
» je fais, en essuyant mes joues.
« Quest-ce quil se passe ? ».
« Cest que tout ça cest tellement beau que je narrive pas à y croire, cest trop, ça me donne presque le tournis
».
Jérém se déplace à côté de moi, il glisse son bras autour de mon cou et me fait un bisou dans le cou.
« Je suis tellement content que tu sois là
» il chuchote, tout en se serrant contre moi, et en passant sa main chaude derrière ma nuque.
Le bogoss me ressert du Jurançon et me passe une autre part de pizza. Nous mangeons en silence ; en fait, nous navons pas besoin des mots ; nous nous sommes tout dit, et ce que nous nous ne sommes pas dit, nous le savons quand même : car nos émotions sont là, elles flottent autour de nous, intenses, vibrantes, palpables.
Dans la petite maison, il ny a pas de télé, pas de radio, pas de téléphone, même pas délectricité. Est-ce que nous en avons besoin ? Je ne crois pas.
Le crépitement du feu dans la cheminée, le bruit de la pluie sur les ardoises, nos regards qui se cherchent, se caressent, nos sourires qui font tant de bien, les bruits légers dun repas simple mais délicieux : voilà, dans la pénombre mouvante au gré des mouvements de la flamme, la douce musique de notre amour, de notre bonheur. Le seul fond sonore dont nous avons besoin. Quand lamour est là, il se suffit à lui-même.
Jérém vient de terminer sa part et se relève pour aller chercher quelque chose dans le garde-manger. Il en revient avec un gros morceau de fromage et un pain massif.
« Tu vas goûter ce fromage et tu men diras des nouvelles
» il me lance, tout en me tendant un morceau généreux.
Dès la première mise en bouche, je découvre une saveur délicieuse.
« Mais il est super bon ! ».
« Cest du vache-brebis, il est un peu affiné » il mexplique, tout en découpant le pain avec un gros couteau « cest un pote dici qui le fabrique
cest le meilleur fromage du monde ! ».
Le pain aussi a une saveur délicieuse : sa croute croustille, sa mie est dense, cest du vrai pain de campagne. Et de montagne.
Du fromage vache-brebis, avec ce vrai pain consistant et une gorgée de Jurançon, le tout dégusté en compagnie du gars que jaime, il y a de quoi se damner !
Le bogoss sallume une cigarette et la fume devant le feu.
« Pas délectricité, pas de télé
» fait le bogoss, le regard fixe vers le feu « pas de voisins, pas de bruit
pas de réseau, pas de téléphone
il ny a pas beaucoup de confort ici, mais je me sens bien comme nulle part ailleurs au monde
».
Je comprends parfaitement ses mots : cest vrai quon se sent bien dans cette petite maison, dans ce refuge spartiate mais douillet. Pourtant, je me dis que la contrepartie à la tranquillité, ça doit être la solitude.
« Mais depuis que tu es là, tu ne tes pas senti seul ? ».
« Seul ? Non
enfin
si tu veux
de toute façon, javais besoin dêtre seul
javais besoin de faire le point
et puis, jai quelques potes ici
depuis que je suis là, jai souvent été invité manger
».
« Alors, ici cest la maison de tes grands-parents ? ».
« Oui, du côté de ma mère
ils habitent Tarbes mais ils viennent ici lété
du coup, jusquà mes quinze ans, je suis venu ici tous les étés
jétais tellement bien ici, avec papi et mamie, tellement mieux quà Toulouse, chez mon père
mes grands-parents ont été très importants pour moi, surtout après le divorce de mes parents
ici, chez eux, cétait mon refuge
le cheval cétait mon refuge
je venais aussi pendant les vacances scolaires, mais comme mes grands-parents étaient à Tarbes, je créchais chez Charlène, une amie à eux qui tient un centre équestre pas loin dici
Charlène est comme une tante très rigolote
en fait, cest presque une mère pour moi
dès que je pouvais, je venais ici, je faisais du cheval, je respirais
javais presque oublié à quel point cest bon
».
« Tu fais du cheval ? » je fais, surpris.
« Je tai pas dit ? ».
« Non, je ne sais rien de toi, Jérém
».
« Jen fais depuis tout jeune
cest mon grand père qui ma mis sur un shetland quand javais 5 ans, et jai kiffé ; quand jai commencé à toucher des pieds par terre sur mon shetland, il ma acheté une jument, Tequila, quon a fait pouliner
maintenant, je monte le fils de Tequila, Unico, un mâle entier
».
« Mais ils sont où tous ces chevaux ? ».
« Il sont en demi-pension chez Charlène
».
« Cest quoi un cheval en demi-pension ? » je me marre « est-ce que cest un cheval qui ne broute quau petit dej et au diner et qui va bouffer chez le voisin à midi ? ».
« Tes con
» fait Jérém, mort de rire.
« Mais jy connais rien, moi
».
« Ah, oui, cest vrai
en fait, les chevaux sont chez elle toute lannée, elle sen occupe comme si cétait les siens
en contrepartie, elle peut sen servir au besoin, les monter elle-même ou les faire monter par ses clients
elle fait pas mal de balades lété, alors elle a besoin de chevaux
du coup, elle entretient mes chouchous sans me faire payer la pension
mais quand je suis là, je peux monter mon Unico quand je veux
ces derniers jours, jai bien profité de mon loulou
».
Alors, ça
si je my étais attendu ! Jérém qui fait de léquitation : cest tellement inattendu, tellement original, exotique ; imaginer Jérém à cheval, sans même lavoir vu, ça sonne déjà méga sexy. Cavalier, cest un nouveau monde de Jérém qui souvre à moi : et cela mémeut déjà.
Question : pourquoi faut-il que les bogoss, en plus dêtre beaux et sexy, aient aussi tout le temps un talent pour un ou plusieurs sport ? Rugbyman, footballeur, nageur, ou alors ils fréquentent les salles de sport, ya toujours un truc qui les rend « spéciaux », « intéressants », qui rajoute du craquant au sexy, si ce nest pas plusieurs trucs à la fois. Ce qui mamène à la question existentielle suivante : est-ce que la bogossitude précède le talent, ou bien cest le talent qui façonne petit à petit leur bogossitude ? Ça devrait être un sujet de dissertation philosophique. Un sujet pour le bac. Vous avez quatre heures
« Tu fais quoi à cheval ? Des courses ? Des obstacles ? Du dressage ? » je lui demande, laissant parler mon ignorance, tout en reprenant à mon compte le fameux précepte : « Toujours faire parler un bogoss de ce quil fait, et surtout de ce qui le rend fier et heureux ».
« Naaaan
rien de tout ça
de la balade, juste de la balade de quelques heures
au plus de la rando de quelques jours
le cheval cest une façon de me retrouver au calme, de me remettre les idées en place au milieu de la nature et de mes potes
».
« Ton Unico, ça fait longtemps que tu le montes ? ».
« Je lai débourré il y a deux ans
».
« Tu las quoi ? ».
« Débourré
cest quand on apprend au cheval à être en contact avec lhomme
on lui apprend les trois allures, à réagir à la voix, à accepter la selle, le filet, un cavalier
».
« Tu sais faire ça ? ».
« Oui, cest papi qui ma appris
il a toujours eu des chevaux, et je lai regardé faire
».
Quest-ce quil est touchant mon Jérém quand il parle de son papi : il y a dans son regard une expression à la fois dadmiration, daffection, de douceur, comme celle dun gosse impressionné par un adulte particulièrement cher. Et ce regard, me fait fondre. Je ne peux résister à la tentation de le serrer contre moi, et de lui faire des bisous.
« Je naurai jamais imaginé que tu faisais du cheval
».
« Ben, oui
et jadore ça
dailleurs, ce dimanche, jaimerais bien en faire
».
« Ah bon ? Et moi je vais faire quoi pendant ce temps ? » je rigole.
« Tu vas venir faire du cheval avec moi ! » fait-il, comme une évidence.
« Mais je nai jamais fait du cheval, moi
».
« Je vais tapprendre ! ».
« Mais je nai pas de cheval
».
« Je vais ten prêter un
».
« Mais je ne vais jamais tenir dessus ! Je vais tomber au premier virage ! » je me marre, tout en trouvant excessivement touchante sa proposition.
« Mais non, mais non
tu vas monter Tequila, la mère de mon entier
elle est calme, posée, elle est parfaite pour un débutant
avec elle, tu ne risques rien
».
« Tes sûr ? ».
« Certain
».
« Jadore lidée de faire du cheval avec toi
».
« Moi pareil
il faut juste quil arrête de pleuvoir
il faudrait juste que demain il fasse beau, pour que ça sèche un peu
».
« Toi et moi à cheval
» je considère, tout guilleret.
« Ah, mais nous ne serons pas que tous les deux
».
« Ah bon ? »
« Il y aura Charlène, car cest elle qui organise, la balade démarre de son centre équestre
et il y aura aussi quelques autres cavaliers de lasso
».
« Quelle asso ? ».
« LABCR
»
« Cest quoi ça ? ».
« Lassociation Bigourdane Cavaliers Randonneurs
».
« Ah
» je fais, surpris.
« Tu verras, ce sont des gens super sympa
et très patients avec les débutants
».
Ce disant, Jérém se lève, remet une bûche dans le feu, et me tend la main ; je la saisis, il maide à me relever, en mentraîne vers le lit.
« On sera mieux allongés
» il me lance, une petite étincelle coquine au fond de son regard brun.
Sur le lit, nos corps sattirent lun lautre comme des aimants, nos mains et nos lèvres son insatiables de câlins. Une fois de plus, lodeur de propre de son t-shirt blanc, mélangé à celui de sa peau me percute, métourdit, massomme, me rend ivre.
Je me retrouve allongé sur lui, nos bassins se pressent lun contre lautre, je sens son érection monter au travers le coton fin de son boxer. Je remonte son t-shirt blanc, jagace ses tétons avec ma langue et le bout de mes doigts.
« Tu vas encore faire monter la bête
» il se marre, coquin et charmeur.
« La bête
» je me marre, en trouvant ce petit surnom bien rigolo.
« Ouaisss
la bête
».
« Laisse-la monter
».
« Tu vas devoir assurer, après
» il me taquine.
« Tu sais bien que jassure
».
« Suce
» il me lance, sur un ton de parfait petit con.
« Avec plaisir
».
Non, ce nest pas grave quil ny ait pas délectricité, ni de télé ; je dirais même que cest un luxe : quand la télé est absente, cest lamour et la sensualité qui prennent la place. Toute la place.
Un instant plus tard, je suis penché sur le bassin de mon beau mâle brun ; après plusieurs jouissances, une odeur un peu forte mais délicieuse, séchappe du coton fin et me rend fou. Je glisse mes doigts dans le boxer et jen extrais sa queue à nouveau raide, magnifique, conquérante.
Un instant plus tard, le boxer a volé, mais le t-shirt na pas quitté son torse de malade ; jai tellement envie de le pomper jusquà le faire jouir !
La cheminée flambe et chauffe, et je suis en train de sucer le garçon, lhomme que jaime, dans cette tenue sexy à mort, ce t-shirt blanc qui est comme une deuxième peau, avec une manchette qui tombe pile au-dessus de son brassard tatoué, alors que lautre samuse à jouer à cache-cache avec son nouveau tatouage, avec cette chaînette de jeune mâle posée sur le coton ; et moi, je ne cesse de me répéter que cest pas possible dêtre sexy à ce point ; et aussi que jen ai de la chance, putain, de pouvoir connaître lamour et le plaisir avec cette bombasse de mâle !
Pendant que je memploie à lui procurer un maximum de plaisir, ses mains caressent mes épaules, mon cou, le bas de la nuque, ses doigts dévertuent à agacer mes tétons, me poussant violemment vers le précipice de la folie.
Mon Jérém frissonne, souffle très fort, fou de plaisir ; sa queue bien raide me remplit la bouche et me remplit de bonheur ; je sens que je ne vais pas tarder à lui offrir un nouvel orgasme ; je devine que, dans pas longtemps, son jus de mâle va tapisser mon palais de ce goût enivrant qui me rend dingue.
Je ne me trompe pas.
« Je viens
» je lentends lâcher, comme à bout de souffle.
Je kiffe à mort lentendre mannoncer larrivée de son plaisir ultime, jadore lentendre me lannoncer sur ce ton, la voix cassée, débordée par le plaisir.
Les giclées qui percutent mon palais sont nombreuses, puissantes : et quest-ce quelle est bonne sa semence de jeune mâle !
« Tu veux ma peau
» fait-il, essoufflé.
« Non, juste te faire plaisir
».
Je lui fais des bisous. Sa respiration est toujours très profonde, très rapide, elle ne semble pas vouloir se calmer. Le bogoss est en nage, il se débarrasse de son t-shirt blanc.
« Ça va ? » je lui demande.
« Oh, oui
cest juste que quand jenchaîne comme ça, à chaque fois cest plus violent
».
« Je veux te rendre fou de plaisir
».
« Tas envie de jouir, toi ? » il me demande, le regard rivé sur mon boxer déformé par lérection.
« Plus tard, Jérém, y a le temps
».
Si tu savais, mon Jérém, à quel point je suis bien là ; jai adoré te sucer, sentir que tu prends ton pied, te faire jouir, recevoir tes giclées, les avaler : tu nimagines même pas à quel point mon bonheur suprême réside dans le fait de te faire jouir, toi, à quel point ta jouissance est ma jouissance. Tas joui, ça me suffit, je nai besoin de rien de plus. Mon plaisir à moi commence et sarrête avec celui de mon bomâle.
« Tes tellement sexy
alors, tu vas devoir assurer
».
« Tu vois bien que jassure
» il se marre, le coquin.
Puis, il se lève, sapproche de la cheminée, il sassoit sur la vieille couette en position de trois quarts par rapport à moi, et sallume une cigarette.
« Je croyais que tu voulais arrêter
» je le taquine.
« Je ralentis
mais il y a des cigarettes qui restent
obligées
après le café, après les repas, après le sexe
».
« Dans ce cas, tu risques de fumer beaucoup ce week-end
».
« Jai été chercher une cartouche en Espagne, ça devrait aller
» il se marre.
Je le regarde en train de fumer en silence, assis devant la cheminée, les genoux repliés, le dos légèrement arrondi, ses pecs rebondis, son nouveau tatouage, courant depuis son biceps, glissant sur son épaule, remontant jusquà son cou, bien en vue ; et je regarde, à la fois fasciné, subjugué et ravagé de désir, ses abdos qui restent saillants malgré la position vraiment pas apte à les mettre en valeur : et là, il ne me reste quà constater, une fois de plus, à quel point la perfection de sa plastique est éblouissante.
Sur son visage, cet air un peu sonné, un air de mâle repu après lamour, qui me rend fou. Le bogoss capte mon regard insistant et me sourit.
« Quest-ce quil y a ? » fait-il, adorable.
« Quest-ce que tes beau
» je lâche, comme une nécessité, une évidence « parfois je narrive pas à croire quun mec comme toi ait envie de moi
».
« Mais tu rigoles ? Toi aussi tes beau ! ».
« Tu ma jamais dit ça
».
« Si je te lai dit
».
« Non, jamais
».
Le bogoss continue à fumer en silence.
« Depuis quand ? » je reviens à la charge.
« Depuis quand, quoi ? ».
« Depuis quand tu me trouves beau ? ».
« Je ne sais pas
» il balance, comme agacé.
« Allez, dis-moi
je vais pas le répéter
» je tente de lamadouer.
« Tu me pompes lair
» fait-il, tout autant amusé quagacé.
« Je préfère te pomper tout court
»
« Ah, ça je sais
» fait-il, avec un petit sourire coquin en pièce jointe, en expirant la dernière bouffée de fumée et en jetant son mégot dans le feu.
Puis, il revient au lit ; sa respiration sest calmée, il repasse son t-shirt blanc, il sallonge sur le dos, les coudes pliés, les mains croisées entre la nuque et loreiller, lair songeur. Il est beau comme un Dieu.
Je me glisse sur lui, je le serre fort contre moi, je lui fais plein de bisous dans le creux du cou ; ses bras se déplient, menlacent, sa bouche cherche la mienne.
Je relève la tête, je le regarde droit dans les yeux : nos visages sont à vingt centimètres lun de lautre.
« Tu vas pas mavoir comme ça
je veux savoir depuis quand tu me trouves beau
».
« Tes rélou
» il rigole.
« Et toi, depuis quand tu savais que je te kiffais ? » je tente une autre approche.
« Depuis le premier jour du lycée, je dirais
» il me balance du tac-au-tac.
Oui, quand la télé est absente, cest lamour qui prend la place ; et quand lamour est là, souvent après lamour physique, sur loreiller, la conversation vient toute seule, inspirée par lenvie et le plaisir de découvrir lautre. Ou de se laisser découvrir par lautre.
« Ah bon
je me suis fait gauler si vite ? ».
Pour toute réponse, le bogoss massène un petit sourire malicieux, sexy à mourir. Avant denchaîner :
« Je me souviens de quand tu tes pointé au lycée avec ton t-shirt jaune fluo
».
« Tu te souviens de mon t-shirt jaune ? ».
« Oui, il était ridicule
».
« Cest clair quil était ridicule
cest la faute de ma mère
moi je ne voulais pas dun truc pareil pour mon premier jour de lycée, mais elle ma obligé à le porter
».
« C'est de ton regard que je me souviens surtout
».
« Mon regard ? ».
« Tu me matais grave
».
« Quand je tai vu dans la cour du lycée avec tes potes, jai cru que jallais me liquéfier sur place
je navais jamais vu un mec aussi beau de ma vie
».
« Là, jai su que tu me kiffais grave
».
« Et ça ta fait quoi ? ».
« Sur le coup, ça ma un peu énervé
mais ça ma aussi flatté
cétait bizarre
».
« Oui, je devais avoir lair très con
».
« Non
pas du tout
tavais lair tout timide, tavais peur de te faire gauler
».
« Dès linstant où je tai vu, jai eu envie de tout savoir de toi, de te connaître, dêtre avec toi, de te serrer dans mes bras
».
« Tavais déjà envie de coucher avec moi ? ».
« Je ne sais pas
je crois que ce jour-là, jétais tellement sous le choc que je ne savais même pas ce quil marrivait
quand je tai vu, jai ressenti comme une décharge électrique, un truc que je navais jamais ressenti avant
jétais tout sens dessus dessous, et, franchement, je crois quà cet instant précis, il ny avait encore rien de sexuel dans mes envies
je crois que jétais amoureux ».
« Pourtant, tu tes pas privé de me mater
».
« Cest pendant les premier jours de lycée que jai commencé à réaliser que javais vraiment envie de toi
avant de te rencontrer, je me rendais déjà compte que je regardais les mecs et pas les nanas, mais ça restait vague, je narrivais pas encore à réaliser, à comprendre, à mettre des mots sur ce que je ressentais
mais quand je tai vu, ça été une évidence, une révélation
quand je tai vu, jai compris que je naimerai jamais les nanas, car il ny avait que les mecs qui me touchaient
et toi, par-dessus tous
jétais heureux de découvrir qui jétais, mais ça me faisait peur aussi
mais cétait plus fort que moi, et te regarder me faisait du bien
je me disais que si je ressentais tellement de bonheur à regarder un mec comme toi, être gay ça ne pouvait pas être mal
».
« Je me souviens de comment tu me matais au premier cours de sport, pendant que je me changeais dans les vestiaires
».
« Tavais remarqué ça ? ».
« Bien sûr que javais remarqué
tu me matais de ouf
je tai gaulé, et tu étais si gêné
tas vite baissé le regard
cétait mignon
».
« Javais tellement peur que tu te mettes en pétard
et encore plus que tu me traites de pd devant tout le monde
».
« Je ne lai jamais fait
».
« Cest vrai, mais les autres oui
».
« Tu sais, il mest arrivé de demander à certains potes darrêter de te faire chier
».
« Cest vrai ? ».
« Oui, ça me mettait en rogne de voir des crétins sacharner sur toi
».
« Cest gentil ça
mais je ne men suis jamais rendu compte
».
« Je le faisais discrètement
et à un moment jai même dû arrêter
je commençais à entendre des camarades dire que je prenais ton parti, ils commençaient à se moquer de moi aussi
je regrette de ne pas avoir su leur tenir davantage tête
».
« Je me souviens dune fois où tu mavais sorti dune rogne avec un con qui me taxait des cigarettes
».
« Le voyage en Espagne
».
« Tu ten souviens aussi ? ».
« Bien sûr
».
« Tas été super
».
« Je ne supportais pas ce connard
il était trop rélou avec toi
».
« Cest clair
»
« Mais rien ne tobligeait à venir maider
».
« Javais envie de le faire, et javais aussi envie de timpressionner au passage
».
« Cétait réussi
quand tes réparti dans le couloir, javais tellement envie de toi
».
Il me sourit, je lui fais des bisous.
« Jai un autre très bon souvenir de ce voyage
» je relance, friand de cette « découverte de lenvers du décor » à laquelle jai enfin accès. Tant de questions se bousculent dans ma tête. Le train de souvenirs est lancé, ce serait dommage de ne pas profiter du voyage.
« Je parie que je sais duquel il sagit
».
« Vas-y, raconte
» je le mets au défi.
« Le soir du retour
».
« Bingo
alors, dis-moi
pourquoi tes venu tinstaller à côté de moi, alors que tu mas ignoré pendant tout le voyage ? ».
« Je ne sais pas, jen avais envie
pendant tout le voyage, jai eu limpression que tu mévitais
alors, jai voulu savoir si tu étais vraiment fâché
alors, tétais fâché ? ».
« Non
enfin
si, quand-même un peu
».
« Et pourquoi ? ».
« Je ten voulais davoir roulé des pelles à ma meilleure copine pendant tout le séjour
».
« Ah, cétait ça
».
« Oui, cétait ça
parce que je voulais être à sa place
je lui en voulais à elle aussi
cest con, parce quelle ne pouvait pas savoir que jétais fou de toi
mais pendant le voyage de retour, je tavais déjà pardonné
e, fait, je tavais pardonné à linstant même où tu mavais sauvé la mise avec lautre connard
et surtout quand javais vu que tavais arrêté de la peloter
».
Il sourit, coquin.
« Jai adoré me réveiller et te retrouver allongé sur mes genoux
mais javais tellement peur que tu te réveilles et que tu te mettes en rogne
» je continue.
« Jétais bien sur tes genoux
en plus, tavais posé ta main sur mon torse
tu ne ten es peut-être pas rendu compte, mais je bandais
».
« Jétais tellement gêné
».
« Jai vu
»
« Quand jai croisé ton regard, jai eu la trouille
mais tas refermé les yeux
».
« Javais envie de te balancer un sourire pour te montrer que je kiffais, mais je nai pas osé, jai préféré faire comme si jétais à moitié endormi
».
« Moi je me suis branlé en rentrant à la maison
».
« Moi aussi
».
« Quel dommage ! » je minsurge.
« Pourquoi tas été si froid en cours avec moi, après cette nuit ? ».
« Parce que je nassumais pas ce qui cétait passé
»
« Il ne sétait rien passé
».
« Je sais, mais même ce « rien », cétait trop pour moi, après coup
je savais désormais à quel point tu me kiffais
et je savais aussi que javais kiffé ce « petit rien »
javais bandé parce quun gars mavait touché
javais honte, jétais en colère contre moi
alors, je passais mes nerfs sur toi
je men voulais, et cétait plus simple de ten vouloir à toi
alors, je jouais au con pour te tenir à distance
je voulais oublier ce que javais ressenti, et je ne voulais plus que ça arrive
quel con jai été
».
« Javais tellement envie de toi après ce moment
et ça a été la douche froide, après, en cours
».
Son regard désolé est adorable et touchant, nous nous échangeons des bisous.
« Une autre fois où jai failli te sauter dessus, cest lors du voyage en Italie
le jour du retour, quand on sest arrêté déjeuner dans le Vaucluse
».
« Il faisait une chaleur ce jour-là
».
« Je me souviens de cette balade dans les vignes avec Nadia et Malik
je me souviens surtout quand ils sont partis se peloter et que je suis resté seul avec toi
je me souviens de toi, en train de fumer, appuyé à cet arbre, torse nu
et je me souviens de quand tas ouvert les premiers boutons de ton jeans
je me souviens de lélastique du boxer bien en vue, des poils en dessous de ton nombril humides de transpiration
je naime pas vraiment la chaleur, mais putain ! quest-ce que jétais heureux quil fasse si chaud ce jour-là ! ».
« Oui, il faisait chaud
mais le coup douvrir le jeans, cétait surtout pour te tester, pour voir à quel point tu me kiffais
et je nai pas été déçu
pendant un moment, jai cru que tallais vraiment te jeter sur ma braguette
» fait-il souriant et coquin.
« Et tu maurais laissé faire ? ».
« Si on avait été que tous les deux, peut-être bien que oui
».
« Tavais envie aussi, alors
».
« Cest ton regard qui ma donné envie
dailleurs, jai commencé à bander
cest pour ça que javais voulu quon revienne vite au bus
».
Nos souvenirs flottent sur quelques instants de silence, nous échangeons de nouveaux câlins.
« Je me souviens dune autre fois où ton simple regard a failli me faire bander
» il relance. Ah, putain, quest-ce que jaime cette conversation !
« Quand, ça ? ».
« Une fois, après le cours de sport
je tai gaulé pendant que tu me matais sous la douche
».
« Ah putain
si je me souviens de ce jour-là
cétait la première fois que je te voyais à poil
jétais trop gêné, javais toujours évité de prendre la douche en même temps que toi
et tu étais tellement beau, encore plus beau que ce que javais pu imaginer
je découvrais tes fesses denfer
javais tellement envie de voir comment tu étais monté
».
« Tu voulais savoir si jétais bien monté ? ».
« Je voulais juste savoir à quoi elle ressemblait
je voulais juste voir comment tétais foutu
».
« Jai kiffé de te montrer ma queue
et de voir à quel point ten avais envie
je savais que les nanas aimaient ma queue
mais toi
toi tu me regardais comme si jétais un Dieu
».
« Jai cru que tallais me taper sur la gueule, ou que tallais te moquer de moi, pauvre pd qui navait aucune chance de coucher avec toi
».
« En fait, je voulais juste tallumer
mais tas détalé comme un lapin
».
« Javais honte
je suis parti me changer, je voulais être parti avant que tu reviennes des douches
mais je nai pas été assez rapide
et quand tes revenu, tu mas balancé un regard de tueur
un regard, style
je sais que tu me kiffes, mais tu ne mauras jamais
».
« Je voulais juste tallumer
».
« Tavais vraiment envie ? ».
« Je crois bien, oui
».
Un nouveau silence sinstalle, pendant lequel je ne me lasse pas de caresser son torse musclé, avec cette douce, virile pilosité naturelle.
« Tu laisses pousser maintenant ? ».
« Tu aimes ? ».
« Jadore
ça me rend fou ! ».
« Jen avais marre de raser
».
« Ne coupe plus jamais, tes si beau comme ça
».
Je plonge mon nez dans ses poils et je couvre son torse de bisous.
« Jai aussi arrêté de couper parce que tu mavais dit que tu kiffais
».
« Je tadore, Jérém
».
« Tu te souviens de la soirée danniversaire chez Thomas ? » il me lance, de but en blanc.
« Oh, que oui
pourquoi ? ».
« Non, pour rien
laisse tomber
».
« Allez, dis-moi
».
« Laisse tomber, je te dis
».
« Tétais vraiment jaloux que je matte Thomas ? ».
« Non
» fait-il, en rigolant sous la moustache.
« Menteur
».
« Peut-être
».
« Pourquoi tu me parles de cette soirée ? ».
« Parce que
parce queeee
parce que je crois
je crois que ce soir-là javais vraiment envie de coucher avec toi
».
« Et pourquoi tu ne me las pas dit ? ».
« Jai essayé
».
« Ah bon ? ».
« Je tai posé une question ce soir-là, tu te souviens ? ».
« Si javais été une nana, si jaurais préféré sucer Thomas ou toi
».
« Exactement
».
« Jai cru que tu voulais te payer ma tête
»
« Non, je voulais vraiment savoir
».
« Et moi je croyais que tu voulais te moquer de moi, me faire marcher
».
« Pas du tout
si tavais répondu à la question
».
Puis, il marque une pause, comme sil nosait pas arriver au bout de son propos.
« Dis-moi
» je le presse.
« Si tavais dit que tu préférais me sucer
jallais te proposer de nous retrouver chez moi
».
« Tavais bu
».
« Javais bu assez pour ne pas trop réfléchir mais je savais très bien ce que je faisais
».
« Et on aurait commencé les révisions des mois plus tôt
» je raisonne à haute voix, tout en réalisant le nombre doccasions manquées de nous retrouver, tout le temps que nous avons perdu.
« Oui, je crois
».
« Quel gâchis
quand je pense que cest exactement le fantasme que je me suis payé en rentrant, lorsque je me suis branlé dans mon lit
».
« Quel fantasme ? ».
« Pendant que je me branlais, je me suis imaginé te dire que je voulais te sucer toi, et que tu maurais proposé de te suivre chez toi
».
Il sourit.
« Cest dommage quand-même
» je considère.
« On sest bien rattrapés depuis
».
« Cest clair
».
« Heureusement que tas fait le premier pas, sinon on en serait encore à nous tourner autour
» il me lance.
« On se serait même perdus de vue déjà, après le bac
»
« Ces bien possible
»
« Cest lapproche du bac qui ma poussé à faire ce premier pas
je trouvais horrible lidée que la fin du lycée arrive, et quon parte chacun de notre côté, sans avoir tenté de tapprocher
après tavoir kiffé comme un malade pendant trois ans
».
« Moi aussi je trouvais ça dommage
mais je naurais pas eu le cran de te proposer de venir chez moi, comme ça, à jeun, même pour réviser les maths
et Dieu sait que jen avais besoin
».
« Si tu savais le nombre de branlettes que je me suis tapé en pensant à toi
».
« Moi aussi je me suis branlé en pensant à toi
».
« Cest vrai ? Ten avais pas assez de toutes les meufs que tu te tapais ? ».
« Non
» il fait, sur un ton sans ambiguïté ; puis, après une petite pause, il continue : « tu sais, ton petit cul je lai maté souvent, bien plus souvent que tu ne limagines
».
Ses mots mexcitent. Je bande. Je sens que lui aussi il bande, je sens la « bête » se raidir le temps dun éclair.
« Et tu lui ferais quoi, à mon petit cul, si tu lavais là, à disposition, tout de suite ? ».
« Pourquoi, il est à ma disposition, là, tout de suite ? » il me cherche, lair fripon.
« Il se pourrait bien
».
« Tu veux vraiment savoir ? » fait-il, une étincelle très coquine dans le regard.
« Je crois bien, oui
».
« Alors tu vas savoir
».
Et ce disant, le bogoss me fait basculer ; je me retrouve allongé sur le ventre, son corps allongé sur le mien, son manche raide calé entre mes fesses.
« Tu la veux, hein ? ».
« Oh, que oui, je la veux
je te veux
».
Ses mains empoignent mes fesses, les écartent, mettent mon petit trou en tension, le préparent à se faire envahir ; je sens tout le poids et la chaleur de son corps sur mes jambes, mes cuisses, mes fesses, mon dos ; son gland met mon trou en joue, sa queue glisse en moi, lentement ; le mouvement est précis, nos corps semboîtent comme deux pièces de puzzle contiguës, comme sils avaient été conçus exprès lun pour lautre.
Jérém me pilonne doucement, tout en caressant mon cou avec ses lèvres, tout en glissant ses mains entre le matelas et mon torse pour aller chatouiller mes tétons ; je prends appui sur mes coudes, je relève le haut de mon torse pour lui faciliter la tâche.
Mais déjà le bogoss pose ses mains à plat sur le matelas de part et dautre de mes épaules, ses pieds crochètent mes chevilles ; son corps est en suspension au-dessus du mien, ses coups de reins se font de plus en plus puissants et rapides ; jadore le sentir prendre son pied en moi, jadore me sentir à lui.
« Ah, putain, quest-ce que cest bon
» je lentends chuchoter, la voix étouffée par lexcitation.
« Tu fais ça comme un Dieu
».
Ses coups de reins ralentissent, il se déboîte de moi ; le petit con samuse à agacer mon trou avec son gland, il me fait languir : cest à la fois un délice et une insupportable. Je frémis, je tremble dexcitation. Une excitation qui grimpe encore dun cran lorsque je sens ses lèvres effleurer mon oreille, son souffle chaud chatouiller ma nuque, et sa voix excité me chuchoter :
« Quest-ce quil y a, elle te manque déjà ? ».
« Oh, putain, oui
».
« Elle est bonne ma queue ? ».
« Elle est plus que bonne, elle me fait tellement de bien
».
« Elle te fait bien jouir, hein ? ».
« Cest juste un truc de fou
».
« Tas envie que je te défonce, hein ? ».
Jadore quand mon Jérém me fait lamour, quand il est tout doux ; mais je kiffe tout autant quand son côté mâle dominant refait surface.
« Jai envie que tu me secoues comme tu sais si bien le faire
».
« Je vais te le secouer, tinquiètes
».
Et, ce disant, il senfonce bien profondément en moi, dune seule traite. Ce qui me fait sursauter et gémir de bonheur.
« Quest-ce quil et bon ton cul
».
« Tu laimes mon cul, hein ? » je le cherche à mon tour.
« Quand je le regarde, jai quune envie
».
« Quelle envie ? ».
« De lui jouir dedans
».
« Alors prends-le et remplis-le
».
Et là, alors que je mattends à que mon Jérém recommence à me pilonner direct avec un bouquet final de bons coups de reins, avant de me remplir de son jus brûlant, je sens sa queue me délaisser à nouveau, sextirper de moi dun geste rapide ; je sens son corps se dérober.
Instinctivement, je me retourne : quest-ce quil est sexy dans son t-shirt blanc, il me rend dingue !
Je croise son regard, je comprends son envie ; jécarte mes jambes, il se glisse entre ; ses mains saisissent un oreiller, je soulève mon bassin ; il saisit mes fesses, jouvre un peu plus mes cuisses ; son gland vise juste, mon trou souvre à lui, sans opposer la moindre résistance.
Oui, quand lamour est là, les intentions des corps se comprennent sans mots, les gestes senchaînent avec une coordination parfaite, comme une chorégraphie millimétrée ; dans le sexe et la tendresse, c'est le désir (et lamour) qui fait l'adresse.
Le feu crépite dans la cheminée et le bogoss revient en moi ; il recommence à me faire lamour, toujours habillé de son t-shirt blanc ; jallonge les bras pour aller agacer ses tétons par-dessus le coton fin ; je suis fou de plaisir.
« Quest-ce que tes sexy
».
« Tu me kiffes, hein ? ».
Mon Jérém aussi est fou de plaisir.
« Grave, jai tellement envie de toi
».
« Tu la sens bien, là ? » fait-il, tout en cessant ses coups de reins et forçant avec son bassin pour senfoncer très loin en moi, pour me remplir, pour me posséder entièrement. Je suis assommé dexcitation et de plaisir.
« Ah, oui, je la sens très bien
et cest tellement bon
».
Il recommence à me pilonner, je recommence à agacer ses tétons par-dessus le coton blanc. Mais très vite le bogoss a lair davoir chaud : il latt le t-shirt par le bas, le relève jusquà le coincer au-dessus de ses pecs ; je suis toujours impressionné par cette rencontre magique, lalchimie entre un t-shirt moulant et un torse sculpté : et puis, jai beau savoir pertinemment ce qui se cache sous le coton fin, à chaque fois cest un choc.
Mes doigts se délectent désormais du contact direct avec ses pecs dacier et des tétons saillants garnis de petits poils, un contact fait à la fois de fermeté, de puissance et de douceur.
Le bogoss continue de me pilonner, lair davoir toujours aussi chaud : quelques instants plus tard, il remonte encore le t-shirt, il coince la partie avant derrière le cou, laissant juste ses épaules et ses biceps enveloppés par le coton blanc : geste qui me met carrément dans un état second. Je suis assommé par tant de sexytude.
« Jai trop envie que tu me gicles dedans
» je ne peux mempêcher de lâcher.
« Mais je vais bien te fourrer, oui
tinquiètes
».
« Tes vraiment un bon mâle, tes bien monté, tu bandes tout le temps, tu fais lamour comme un Dieu, tu me rends fou
».
« Toi aussi tu me rends fou
».
« Mon bel étalon toulousain
».
« Jai chaud
» fait le bogoss, tout en se libérant définitivement de son t-shirt blanc avec un geste très rapide, avant de le balancer nonchalamment quelque part dans la pièce ; geste qui dévoile au passage toute lenvergure de son torse de malade, ses tatouages sexy, sa chaînette de jeune mâle posée entre des pecs.
Puis, sans se déboîter, il sallonge sur moi et me fait des bisous, à la fois fougueux et doux ; il recommence à envoyer des petits coups de reins, ses abdos chatouillent mon gland, sa langue agace mes tétons ; mon Jérém frissonne, il a lair transporté comme jamais : mon Jérém est fou de plaisir, fou de moi !
Je suis tout aussi fébrile, je lui rends ses bisous, mes lèvres gourmandes embrassent tout ce qui leur arrivé à portée, joues, lèvres, oreilles, cou, épaules.
« Cest trop bon
» je lentends susurrer, alors quil sabandonne sur moi de tout son poids et que son visage se laisse glisser dans le creux de mon épaule.
« Pour moi aussi cest trop bon
».
Certes, le plaisir sexuel est à cet instant à son paroxysme ; mais ce qui est trop bon par-dessus tout cest de me retrouver à la fois emboîté avec mon Jérém et dans les bras de ce nouveau Jérém ; dêtre en train de mélanger mon plaisir avec ce Jérém qui a tout aussi bien envie de prendre son pied, de le prendre avec moi, de moffrir du plaisir, me faire lamour, de me baiser, et de moffrir une immense tendresse.
Soudainement, le bogoss arrête ses va-et-vient ; son corps est secoué par des frissons qui ressemblent presque à des spasmes, il halète bruyamment.
« Ça va pas ? » je minquiète.
« Si
si
».
« Tu respires très fort
».
« Je ne vais pas tarder à venir
».
« Vas-y, mon amour
».
Un instant plus tard, Jérém se dresse devant moi, le torse bien en arrière, les pecs bien bombés ; il att mes chevilles, il les pose sur ses épaules ; et il recommence à me pilonner : vraiment, cest beau un mâle qui senvole vers son plaisir ultime.
Mais le mâle ne pense pas quà son propre plaisir : et alors que ses va-et-vient lapprochent à grands pas de lorgasme, sa main me branle de plus en plus vite. Cest tellement bon que je ne tarde pas à me sentir perdre pied.
« Je viens
» je lui lance alors que jai déjà perdu le contrôle de mon corps.
« Moi aussi
» je lentends siffler, le souffle coupé par lorgasme.
Oui, quand lamour est là, la jouissance de lun entraîne souvent celle de lautre.
Mes giclées senchaînent, décorant mon torse de longues traînées brillantes.
« Oh, Nico
» je lentends soupirer, alors que ses coups de reins sespacent ; son torse part encore un peu plus en arrière, ses pecs deviennent encore plus saillants, son visage se lève vers le ciel, sa bouche souvre à la recherche dair, sa pomme dAdam sagite nerveusement dans son cou faisant vibrer son grain de beauté et sa chainette sexy. Et alors que londe de choc de lorgasme fait vibrer tout son être masculin, mon bel étalon brame son orgasme comme jamais je ne lai entendu faire auparavant.
Jérém vient de jouir en moi, il respire très fort, il est en nage ; il dégage lentement mes mollets de ses épaules, il a lair vraiment épuisé. Pourtant, il me balance un sourire, un sourire de malade, de malade ! Quest-ce quil est beau et touchant ce sourire, juste après lorgasme !
Puis, il amorce le mouvement pour sallonger sur moi.
« Fais gaffe, jen ai partout
» je tente de le prévenir.
« Je men fous
» fait-il, tout en collant son torse contre le mien, en enfonçant son visage dans le creux de mon épaule et en posant quelques bisous légers sur ma peau. Jadore, après lamour, le voir assommé par lorgasme ; jadore me blottir entre les pattes chaudes, sentir le contact avec la toison douillette de mon mâle.
« Cest tellement bon avec toi
» je lentends lâcher, alors que son souffle chaud caresse mon cou.
« Je suis un bon coup, hein ? » je le cherche.
« Grave
un super bon coup
».
« Et toi, alors
».
Comme à chaque fois que Jérém vient de gicler en moi, je suis ivre de lui, et jai envie de flatter son ego de mâle.
« Tes vraiment fait pour ça
».
« Je suis fait pour quoi ? » fait-il, en relevant sa tête et en plantant ses yeux dans les miens. Je lui fais un bisou, avant de lui répondre :
« Tes un vrai mâle, tes fait pour jouir et donner du plaisir avec ta queue
».
« Tas vu comment tu me chauffes ? ».
« Et toi, donc ? Tes tellement bon au pieu... et tellement mec dans ta façon de prendre ton pied, de me toucher
putain, comment tu me fais vibrer
».
« Comment ça ? ».
« Peut-être que tu ne ten rends même pas compte, mais quand tu fais lamour, tas des gestes et des attitudes qui me rendent dingue
ton regard, tes mouvements, les positions de ton corps, ta respiration, ta transpiration, tout ce que tes muscles expriment, la façon dont tes mains me touchent, me guident, me parlent de tes envies
ta façon de foncer vers le plaisir
et aussi ta façon de me chauffer avec tes mots
jadore quand tes tellement excité que ton côté dominant ressort
je kiffe à mort
et jaime jouir avec toi
».
« Moi aussi jaime jouir avec toi
».
« Et en plus tu enchaînes, tas toujours la trique
».
« Tu sais, il ny a quavec toi
».
« De quoi ? » je fais, intrigué.
« Il ny a quavec toi que jenchaîne quatre, cinq fois dans une nuit
».
« Avec personne dautre ? ».
« Non, personne, jamais
».
« Cest vraiment fou comment on se fait du bien
» je considère.
« Oh, que oui
».
« Jaime jouir avec toi mais jaime aussi être dans tes bras, après, comme maintenant
».
« Moi aussi
» il lâche, après un instant de silence, en me regardant droit dans les yeux.
Dans sa voix, dans son regard, je le sens si heureux.
Son sourire doux et adorable, cest le sourire dun petit gars que se laisse enfin aller, le sourire dun mec qui a un besoin immense de recevoir et de donner de lamour.
« Jen ai faites des conneries, mais si jai fait une bonne chose, cest de tappeler
».
« Merci Maxime
» je rigole.
« Je crois que je taurais appelé même si le frérot ne mavait pas botté le cul
je ne pouvais pas partir à Paris de cette façon, après mêtre comporté comme un salop
».
A cet instant précis, jai envie de le caresser, de le serrer contre moi, de lui faire mille câlins, mille bisous. Jai envie de ne plus jamais partir de cette maison, de ce lit, de cette étreinte avec mon adorable Jérém.
Sa chaînette effleure la peau entre mes pecs ; alors, je trouve marrant dattr quelques mailles pour lattirer vers moi et lui faire un bisou.
« Ça vient doù cette chainette ? » jai envie de lui demander.
« Cest un cadeau
».
« Un cadeau de qui ? ».
« De ma mamie
elle me la offert à la rentrée de seconde
enfin, ma « première » seconde
jy tiens beaucoup
».
Quest-ce quil me touche, mon bel étalon, lorsquil redevient poulain en parlant de ses grands-parents.
« Jai chaud
» il sexclame, tout en relevant son torse et en se déboitant de moi.
Il att du sopalin, il men passe un bout ; je le regarde en train dessuyer son torse, opération qui prend un certain temps, le relief de ses abdos ne facilitant pas les opérations de nettoyage
Un instant plus tard, il sallonge à côté de moi, sur le dos, il pose une main par-dessus son nombril, il ferme les yeux, il prend une inspiration profonde, puis il émet une expiration tout aussi longue.
« Ça va ? » je lui demande une nouvelle fois.
« Si si, ça va très bien
cest juste que
je ressens une chaleur de ouf dans le ventre, comme sil y avait du feu dedans
je crois que je nai jamais autant pris mon pied
».
« Moi non plus je nai jamais autant pris mon pied
».
Et, ce disant, je change de position, je mallonge de façon à pouvoir poser ma tête sur ses abdos ; je me laisser bercer par la chaleur de sa peau, par sa respiration qui se calme enfin , je menivre de cette petite odeur si particulière que dégage son corps après lamour : une odeur à la fois forte et douce, une odeur de transpiration, de sexe, une odeur de petit mâle, comme si son corps tout entier sentait lamour.
La cheminée irradie sa chaleur rassurante, et la main puissante et chaude de Jérém vient se pose sur mes abdos, sur ce ventre que sa queue et sa semence viennent de chauffer à blanc.
Je tourne la tête pour le regarder : le feu de la cheminée illumine son beau visage. Jérém dort déjà.
Je le regarde longuement, inlassablement, jamais repu de sa beauté presque surnaturelle ; tout, chez mon Jérém, respire une sensualité de chaque instant, une sexualité débordante ; tout chez lui crie au sexe. Pourtant, à cet instant précis, une infinie tendresse se dégage de lui.
Je me lève, je passe à la salle de bain ; lorsque je reviens au lit, mon Jérém sest glissé sous les draps ; il est toujours allongé sur le dos, lair endormi comme un bébé. Je me glisse à mon tour sous les draps et je mallonge contre lui ; et là, comme sil avait ressenti ma présence et mon vux le plus cher, il se tourne sur un flanc, dans la position idéale pour que je puisse le prendre dans mes bras : même dans le sommeil, les gestes et les intentions se combinent avec une perfection bouleversante.
Mes jambes épousent ses jambes, mes cuisses les siennes, mon torse son dos puissant, mon visage, le creux de son épaule, mon bras enserrent sa taille.
La chaleur de son corps contre le mien, son parfum léger qui enivre mes narines, sa respiration paisible, sa présence rassurante : je crois quil faudrait pouvoir capter tout mon ressenti à cet instant précis pour illustrer pleinement le mot « Bonheur ».
« Bonne nuit, mon amour
» je ne peux mempêcher de lui chuchoter à loreille, tout en posant quelques bisous dans son cou.
Pour toute réponse, je nobtiendrai quun petit grognement, que je trouve pourtant tout mignon. Mais alors que je crois que mon bonheur est parfait, quelque chose vient me rappeler que tout degré démotion, même celui quon croirait dune intensité ultime, est en réalité tout à fait relatif : ainsi, lorsquun instant plus tard, sa main saisit la mienne et la pose sur ses pecs, mon bonheur atteint des sommets dont je ne soupçonnais même pas lexistence.
Oui, dans cette maison isolée au bout du monde, il sest produit un petit miracle : entre ces quatre murs en pierre, jai trouvé le Jérém de mes rêves. Et il est pourtant bien réel. Je suis tellement heureux, que jai à nouveau envie de croire en lamour, en Jérém et moi, en nous.
Je sais que le temps nous est compté, que dans quelques jours (je ne sais même pas quand, nous nen avons même pas parlé), mon Jérém partira à Paris, et moi à Bordeaux ; mais depuis ce baiser sous la halle de Campan, voilà que ces montagnes, cette petite maison, cette cheminée qui dégage une chaleur douce et rassurante, sont le seul horizon dont jai besoin.
Car dans ces montagnes, dans cette maison, dans ce lit, dans cette accolade avec mon Jérém après lamour, je me sens terriblement bien ; je me sens en sécurité, comme on se sent en sécurité quand on se sent aimés.
Alors, je me refuse de penser à demain : jai envie de lâcher prise, de vivre linstant, chaque instant de ces quelques jours et nuits quil nous sera donné de passer ensemble ; jai envie de me laisser porter, de me laisser conduire vers linconnu, de perdre pied, si délicieusement, de découvrir autant que je le peux, ce nouveau, incroyable, adorable Jérém.
Le pluie a cessé de tomber, mais le vent souffle toujours ; dehors, il doit faire froid ; mais à labri dans cette petite maison, il fait chaud, il fait bon, il fait bonheur. Et cette masure sans électricité devient un château. Je voudrais que ce moment dure à tout jamais.
Bercé par le bruit léger de sa respiration, enivré par la chaleur, la douceur, lodeur délicieuse de sa peau, je mendors.
Lorsque jémerge de mon sommeil, je ne sais pas bien quelle heure il est, ni depuis quand je dors ; je ne suis réveillé quà moitié, je suis à moitié dans les vapes ; ainsi, il me faut un certain laps de temps pour me souvenir que je me suis endormi en tenant mon Jérém dans mes bras ; et pour réaliser que je me trouve désormais enlacé par ses bras puissants, enveloppé par son torse chaud, ma nuque chatouillée par son souffle brûlant, mes fesses et ma rondelle assiégées par sa queue à nouveau raide comme lacier.
Dehors, le vent na pas cessé, la charpente grince toujours ; le feu dans la cheminée a un peu perdu de son intensité ; mais ce qui na pas perdu de son intensité, cest lérection de mon bel étalon.
Vraiment, ce mec est incroyable
Oui, visiblement, mon Jérém a à nouveau envie ; et cela suffit pour réveiller illico la mienne. Ainsi, sans réfléchir, cédant à mon désir brûlant, jentreprends à onduler légèrement mon bassin : la sensation du frottement de son gland autour de ma rondelle fait grimper mon envie de recommencer à faire lamour ; et, apparemment, la sienne aussi. Le bogoss ne tarde pas à me chuchoter à loreille, la voix vibrante dexcitation :
« Jai encore envie de toi
».
« Oh, moi aussi jai encore envie de toi
» je lance, dans un état presque second.
« Tu me rends dingue
» je lentends susurrer.
Si javais cru, lors de la première révision, entendre un jour ces mots de la bouche de mon Jérém ! Si mon excitation nétait pas si forte, je crois que je ne pourrais pas retenir mes larmes.
« Alors, fais-moi lamour comme tout à lheure
».
« Oh, Nico
».
Un instant plus tard, le bogoss se laisse glisser en moi et recommence à me faire lamour, dans cette position, sur le flanc ; ses va-et-vient sont lents et réguliers, à chaque fois il senfonce profondément en moi ; ses doigts ne quittent jamais mes tétons, ils jouent avec, me rendent fou. Sentir mon Jérém coulisser en moi est un bonheur sans égal ; me faire tringler de cette façon impromptue, entre sommeil et veille, cest juste un truc de fou.
Et lorsque je lentends grommeler bruyamment son plaisir, je suis le gars le plus heureux de la Terre.
Le bogoss se blottit contre moi, la respiration haletante. Je sens sa main se poser sur ma queue.
« Tas envie de jouir ? » il me demande.
« Non, non, tu mas déjà fait jouir comme un malade
demain
demain
».
« Tes génial, Nico
».
« Toi aussi, Jérém, toi aussi
».
Blotti dans ses bras, enveloppé par la chaleur de son corps, par lodeur de sa peau, rempli de sa virilité, bordé par sa tendresse et sa bienveillance, je mendors à nouveau.
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